le pastel
LES GUEDES
Ce sont les Flamands qui ont eu l’idée d’affiner en 1390 les guèdes picardes sur le marché de leur port. Cologne était un grand centre de production et d’exportation de guèdes.
Les guèdes exigeaient des sols riches analogues à ceux de la betterave et elles étaient cultivées sur les limons des plateaux crayeux de l’Amiénois et du Vermandois. En Picardie, la culture de la guède apportait un des plus grands profits.
A partir de 1450, un déclin se fait sentir et le pastel du midi, déjà signalé en Angleterre au XIVème siècle, a éliminé la guède du Nord grâce à son pouvoir colorant, de même nature mais au prix plus élevé.
Une culture trop intensive avait épuisé le sol et diminué la valeur de production et on autorisa l’usage de teintures importées ( Mémoires de Picardie 1698 - Bibliothèque impériale CH Picard 1er volume " Cette graine s’use , si on la change pas de terroir ,elle reprend une nouvelle fertilité dans un nouveau pays ) On avait donc perdu un profit intéressant, et c’est de cette malchance, que les céréales devinrent un objet d’exportation et les centres européens (comme Bruges), en 1360-1370 commençaient à recevoir, par mer, les céréales pour les distribuer ensuite.
L’industrie de la bière se développant, alors, on demandait de plus en plus de grains. L’industrie picarde en profita pour faire du commerce avec la Flandre et la Hollande. Les excédents de céréales partaient ainsi vers les années 1460 – 1470 vers Paris.
La Picardie a donc été un producteur agricole de céréales d’importance européenne.
Les grands propriétaires ecclésiastiques avaient aussi engrangé d’énormes quantités de blé à cette époque.
SOURCE Bibliothèque municipale Commerce et industrie - Charles Picard- 1er volume