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LA
LAINE (XIIe, XIIIe et XIVe siècle)
Des documents attestent que des troupeaux de moutons sont signalés dans la Somme, à Péronne et à Laon. On taxe les « peaux lainues » qui sont distinguées des draps tissés en Flandre.
Au XIIIe
siècle, une coutume seigneuriale exige la livraison de « Keutes »
qui semblent être des balles de laine ou des couvertures grossières. Il semble
donc qu’il existait au sein des campagnes, des tissages d’étoffe modeste.
Les foires
de Champagne recevaient des marchands drapiers picards venant de
St-Quentin, d’Amiens, d’Abbeville qui sont inscrits dans la « Hanse
des 17 villes » drapantes du Nord et jouissent de privilèges locaux.
La Picardie( Voir article sur la
Picardie) ne peut donc être une région capable de soutenir à la fois
un écoulement et une production par ses propres moyens. En réalité, achetée
en Angleterre en échange de la guède, la laine anglaise venue des Flandres, ne
produisait que des draps grossiers vendus en dehors, supérieurs malgré tout
aux bures grossières tissées dans les campagnes. Cette rivalité semble être
établie entre les tisserands de la ville et ceux des campagnes.
Une autre activité picarde était la transformation de la « guède » ou waide, connue de la Belgique, qui pousse dans les vallées humides ou les plaines alluviales. Sa culture, échelonnée entre les autres cultures, est effectuée par une main d’œuvre locale. Séchée et broyée, la plante donne une poudre indigo qui permet de teindre les laines en donnant les nuances de ce « bleu horizon » que vous avons revu en 1915.
Pétrie, broyée, la guède est transportée par voie d’eau. Sa production est contrôlée par de grands propriétaires, le long de la Somme. C’est en raison quand même du prestige et de l’importance des villes flamandes que Paris absorbe au XIIIe siècle les produits de la Picardie.
On transporte la
marchandise en bateaux à fond plat ou par les « chaussées
romaines » (ex : Chaussée Brunehaut)
Ce commerce a vu affluer, très tôt, des nouveaux venus des villages
voisins, admis en ville, n’ayant pas de qualification mais qui se sont
regroupés dans des types d’activité en attendant un autre métier. C’est
le marché de l’artisanat et les circulations des produits qui ont amené
cette population.
On verra ensuite que l’organisation administrative mise en place est
destinée à assurer le paiement sur les richesses qui passaient et se vendaient
dans les villes . Elle s’est mise en place avec les bailliages (perception
des droits de chaussée, sur les voitures de marchandises, taxe d’octroi,
taxes sur les ventes de teintures).
On ne peut parler de luttes sociales qu’avant la fin du XIVè siècle,
du fait que l’Italie fabriquait des draps de luxe. On utilisa une laine de deuxième catégorie. Une nouvelle réglementation permit de lancer une
draperie à meilleur marché qui se maintiendra.
SOURCE : Société académique de Saint Quentin- Charles
Picard - Commerce et industrie volume 1er -
Christine Bonneton -Bibliothèque Municipale de Saint Quentin