JUSTICE -GIBETS                    

 

[1]LES GIBETS

 

…..au-delà du carrefour et à droite de la route du Cateau. Une briqueterie, actuellement, fait suite à ce lieudit, où, en 1814, se dressait un moulin à vent.

Il faudrait donc supposer que les condamnés faisaient un détour par la rue Mulot (le sentier du crucifix paraissant d'ailleurs revenir en demi-cercle vers la Justice) ou plutôt que la maréchaussée jugeait plus commode de procéder à l'exécution dans le bois au Chalet (amoindri depuis 40 ans). Les arbres sont des gibets offerts par la nature, et la potence officielle était peut-être mal entretenue.

 

Deux gibets

 

On sait qu'autrefois le droit de haute justice était considéré comme le plus insigne des pouvoirs seigneuriaux, et qu'il était pourtant assez commun, au point que de petites seigneuries, comme celle de Vendhuille, avaient leurs fourches patibulaires.  Aussi, le mayeur de Saint-Quentin, quoique dessaisi de la juridiction civile, conserva jusqu'à la Révolution la juridiction criminelle sur la ville et ses faubourgs (H. Waquet: Bailliage du Vermandois - Ch. Marchand, etc...), Hors de ces limites, la haute justice appartenait au bailli du Vermandois, siégeant à Laon, mais représenté à Saint-Quentin par un lieutenant criminel et un lieutenant civil.(2°

 

C'est ce qui explique. probablement. la coexistence de deux gibets à Saint-Quentin, l'un bailliager, route du Cateau, et l'autre communal, situé, dit Th.Eck, sur la Grand'Place, à peu près devant le Crédit Lyonnais (soit dit simplement, bien entendu, pour la commodité descriptive et sans autre intention de rapprochement).

 

Exécutions sur la Grand'Place

La Grand'Place fut vraiment jadis un jardin des supplices, où le bourreau faisait mille tours avec le valet, son compère. Outre la pendaison, on y a pratiqué la décollation à la hache, le broiement sur la roue, l'écartèlement à quatre chevaux. On ignore s'il s'y est fait des estrapades, qui ne sont pas moins spectaculaires. On sait, du moins, par la mention d'un achat de chaudière (Arch. du bailliage) qu'au XIIIe siècle on y plongeait, dans l'eau bouillante, les faux-monnayeurs.

POUR DE PLUS AMPLES EXPLICATIONS - Veuillez vous rendre à la  Société Académique de Saint Quentin


[1] SOURCE : Mémoires de la Société Académique de St Quentin  /   1935  /  Mr Q. DELAFONS -Mr  COLLIETTE - Mr Ch.  JOURNEL

[2](1) D'après Hordret (p.349), le lieutenant d'abord unique du bailliage de Vermandois à Saint-Quentin apparaît en 1365.(Le bailli était à Laon) Auparavant, et dès 1210, Saint--Quentin avait un prévôt royal. Le lieutenant, à St-Quentin, jugeait tout le contentieux dans l'auditoire de l'Hôtel-de-Ville, "et souvent au milieu d'un très nombreux concours".

"Quand les échevins de St-Quentin jugent et condamnent à mort une personne, le châtelain (de la ville) est tenu de la faire exécuter à ses périls, frais et dépens, selon la sentence". Cette Châtellenie de St-Quentin a toute une histoire.

Colliette donne aussi de longs détails sur  la police communale